Un repos bien mérité

Publié le par Fast & Four Wings - Copilote

Vendredi soir 

Arrivés à Marrakech malgré un problème de parallélisme dû à l'embrassade  avec une de nos copines.

Il faudrait voir ça avant de repartir. Les mécanos nous affirment que ça attendra un garagiste en France. Mais le pneu devient lisse sur un côté, on surveillera ça.

 

Puis, le bonheur, l'extase, le summum, le nirvana !!! Non non, aucune consommation de produit illicite. Juste une douche. Avec de l'eau chaude. Et même du shampoing! Après 4 jours sans douche. 4 jours, en France, ça fait juste une impression désagréable, et une odeur douteuse sous les bras. 4 jours de 4L trophy dans le désert, c'est moins poétique. Comptez 100 grammes de sable dans chaque oreille, la même chose entre les doigts de pied. Des cheveux en carton, même mes brosses pour chevaux prendraient peur. C'était soit "je n'y touche pas", soit "j'essaye de démêler et je me scalpe". Je vous passe l'odeur due à l'alternance de désensablage de dix 4L par 25°C, et les nuits glaciales dans le sac de couchage. Notre parfum, c'était l'odeur du feu lors des bivouacs, mélangée à celle de l'essence, avec une note fruitée de camboui. Un cocktail bien plus viril que Scorpio ou Acqua Di Gio.

 

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Après 3 shampoings, l'eau coulait encore marron. C'était sûrement ma teinture. Hein? Oui c'était sûrement ça! Comment ça non? 

 

Puis... un buffet. Rien de fou pour quelqu'un qui a mangé normalement les derniers jours. Mais là c'était fou! Après une semaine de barres de céréales et de jeun le midi, on avait le droit de manger chaud, au chaud et de choisir ce qu'on mangeait, et à volonté!

Puis on a sombré rapidement dans nos lits. Avec des oreillers, sans entendre nos voisins ronfler, sans avoir froid. Sans devoir mettre de réveil. Le top! Bon on n'aime pas glander, alors on a quand même prévu de rejoindre Valentine et Audoin au ptit dej à 9h. THE petit dej. Et oui, tout parait luxueux après quelque jours dans notre Fastoche en plein désert.

 

Puis direction le Souk, passage obligé de Marrakech. Histoire de s'échauffer, ça commence dès l'hotel par négocier dur avec les taxis pour aller jusqu'à la médina. Tels les pachas moyens, les deux hommes laissent les gazelles jouter avec brio pour économiser quelques dirhams, et observent avec amusement les négociations. Peu après, nous voici dans un superbe taxi (sans licence ?), aux portières branlantes, sans ceintures,et dont le siège avant peut "légèrement" se balader.

 

A peine arrivés sur la place Jemaa-el-Fna, nous sommes immédiatement saisis par l'ambiance qui y règne. Une clameur intense nous assaille. Partout, des vendeurs à la criée, des tambours, de la musique. Des klaxons aussi : charettes, mobilettes, carioles, vélos en tous sens dans un joyeux bordel où pourtant chaque habitant local semble se déplacer aisément. Une forte odeur de dromadaire et de chevaux, mélangée aux senteurs de cuir au soleil, d'épices et de fruits secs. Des femmes attrappent les mains de nos gazelles pour leur faire presque de force des tatouages au henné : les "Non non, je suis allergique!", ont du mal à les convaincre de lacher prise. Quelques singes portant des couches de bébé au centre de la place. De charmantes petites couleuvres nous sont presque jetées dessus : une chance, les cobras sont sagement restés sur le tapis du charmeur de serpents. C'est sûr, nous sommes au Souk.

 

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Rapidement, nous quittons la place pour nous enfoncer dans le coeur du labyrinthe, et ses ruelles chamarrées et bariolées, où les touristes s'enfoncent toujours un peu plus loin, et ne retrouvent leur chemin qu'après avoir longtemps tourné en rond (et évidemment dépensé sans compter). Très vite, on ne sait plus si on est dans une venelle protégée du soleil, dans les pièces d'un immense bâtiment, ou dans une cour intérieure. Il y a des petits passages partout, des escaliers pour atteindre les multiples niveaux, des artères principales et de minuscules voies : tout est fait pour garder le plus longtemps possible le badaud.

 

Les vendeurs nous attrappent par le bras "Allez, serre-moi la main par politesse", et nous entraînent dans leurs échoppes. Des babouches colorées, des cheichs bigarrés, des babioles chamarrées de toutes parts. Des épices, des magasins de cuir ("si si, du vrai cuir de chameau! (?)"), des vendeurs d'objets peu ordinaires en bois : les affaires peuvent commencer.

Les gazelles, rompues à cet exercice délicat, s'amusent comme des petites folles. "Votre copain à côté il proposait exactement pareil pour la moitié de votre prix! Et c'était déjà trop cher", "Ah ça c'est pas du cousu main, et pas une semelle en cuir, c'est beaucoup trop cher". Nous, on profite du spectacle, à tel point qu'un vendeur, une fois fatigué par la hargne de Camille, nous dit qu'on a bien de la chance de l'avoir : "elle, c'est le ministère des finances !". Et lui de nous en proposer 20 000 chameaux. Tentant, n'est-ce pas ? Je ne sais pas quel est le cours du chameau au Maroc, surtout quand on sait qu'il n'y a que des dromadaires là-bas, mais on doit pouvoir en tirer un bon prix. Seul inconvénient : Totoche supportera mal d'emmener une telle ménagerie dans le coffre. Nous devons donc, à regret, décliner son offre alléchante.

 

Quelques morceaux choisis de ces quelques heures d'intenses négociations :

 

 - Les négociations, peu importe comment ça se finit, mais faut toujours que tout le monde garde le sourire !

Certains ont oublié ce principe, mais en grande majorité l'ambiance reste bon enfant, et on s'amuse bien lorsqu'on entend les arguments chocs des deux partis.

 

Après que le vendeur a difficilement accepté le prix proposé par Camille, à peu près 3 fois moins cher que le prix initial :

 - Bon, très bien, mais vous me rajoutez encore un peu d'épices pour qu'on reste amis ?

 - (Avec un grand sourire) Allez, un peu plus pour rester amis

 

Un marocain venait d'acheter des babouches après avoir un peu bataillé pour moins payer :

 - Ah non, si elle a les mêmes pour moins cher que moi, je m'en vais et je rends tout !

Tout le monde, vendeur compris, mort de rire dans le magasin. Evidemment, les filles ont obtenu des babouches moins cher que le local. Je ne vous dis pas sa tête.

 

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      Après ces moments épuisants, pour souffler un peu, un bon repas sur terrasse panoramique, au soleil et au-dessus de la place s'impose. 3 délicieux tajines de poulet, un (monstrueux) couscous poulet, suivis d'un thé succulent, le tout pour une bouchée de pain : il n'y a pas à dire, le Maroc a du bon.

 

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S'ensuit une petite balade dans la médina. On a pu faire nos touristes!

 

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      Après un nouveau taxi, qui nous a sorti quelques énormités (on détaillera les arguments des taxis plus tard, cela mérite un paragraphe complet), retour à l'hotel, pour profiter de l'immense piscine avant d'aller à la soirée fantasia chez Ali. Enfin, d'une des trois piscines... Brrr, elle est fraîche. A 18°C, assez rapidement on ne sent plus grand chose. Mais après une semaine de désert,  ce n'est quand même que du bonheur...

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